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Les écarts de richesse se creusent entre propriétaires et locataires

Publié le dans Immobilier neuf.

Entre 1998 et 2015, la crise de 2008 et la précarisation de certains ménages ont contribué à creuser les écarts de richesse dans les familles françaises. Une différence accentuée par l’accession à la propriété et la hausse des prix de l’immobilier.

Niveau de vie et patrimoine des propriétaires et locataires français

Selon les derniers chiffres publiés par l’INSEE, le revenu disponible médian des français en 2015 était de 1 692 € pour une personne seule, 2 538 € pour un couple et 3 553 € pour un couple avec deux jeunes enfants. Cela signifie que le niveau de vie des ménages français a augmenté de 0,4 % en un an.

Mais qui dit niveau de vie médian dit disparités car cette augmentation est en réalité portée par les 10 % des ménages les plus riches qui ont vu leur pouvoir d’achat mensuel grimper à 3 125 € par personne contre 905 € pour les ménages les plus pauvres.

Quant au patrimoine, il est constitué à 60,5 % par des actifs non financiers tels que des biens immobiliers ou des terrains. La part restante correspond à des actifs financiers : assurance vie, épargne retraite, actions… Si près de 60 % des français sont propriétaires de leur résidence principale ce sont en réalité 80 % d’entre eux qui souhaitent le devenir.
En 2015, 14,2 % des français vivaient avec moins de 1 015 € par mois une fois les prestations sociales et les impôts déduits. Soit 800 000 personnes de plus qu’en 2008.

Immobilier : le patrimoine qui fait pencher la balance

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Le patrimoine immobilier semble être l’élément déterminant qui creuse l’écart de richesse entre les Français. D’un côté, les ménages les plus modestes peinent à se constituer un patrimoine en accédant à la propriété et privilégient donc la location pour se loger. De l’autre, les accédants (les acquéreurs qui remboursent actuellement un emprunt immobilier) et les propriétaires (ceux qui n’ont pas contracté de prêt ou ont terminé de le rembourser) ont vu les prix de l’immobilier augmenter de 133 % en moyenne entre 1998 et 2015. Une hausse spectaculaire qui a, par conséquent, engendré une hausse du patrimoine détenu.

10 % des ménages les plus aisés avaient en 2015 un patrimoine brut de 595 700 € contre 4 300 € pour les ménages les plus modestes. Un écart que laisse peu entrevoir la moyenne qui se situe à 158 000 €, même si elle concerne plus d’un ménage sur deux. Ce chiffre a doublé entre 1998 et 2015.

La paupérisation des ménages rend difficile l’accession à la propriété

La crise de 2008 a contribué à creuser les écarts entre les ménages les plus riches et les ménages les plus pauvres. Mais avec 8,9 millions de personnes vivant avec moins de 60 % du niveau de vie médian, autrement dit sous le seuil de pauvreté, la France est l’un des pays d’Europe qui compte le moins d’inégalités et le moins de pauvres, derrière le Royaume-Uni (16,6 %) et l’Allemagne (15 %).

Malgré tout, l’augmentation progressive du nombre de pauvres et la précarité qui touche certains ménages a de quoi inquiéter. On note par exemple une hausse du nombre de familles monoparentales qui sont plus que les autres confrontées au chômage (près d’une sur trois).